Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH)

Lorsqu’un enfant naît avec un handicap, il est difficile pour ses parents d’imaginer qu’il pourra suivre une scolarisation normale. Il est toutefois possible pour les parents de demander une aide humaine afin d’accompagner leur enfant en situation de handicap. Ce professionnel a pour objectif de l’aider et de le soutenir lors de son quotidien à l’école. Qu’il souffre de troubles cognitifs, moteurs, visuels, auditifs ou autistiques, l’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH, ex-auxiliaire de vie scolaire), est ainsi chargé de l’accompagner sur le temps scolaire et périscolaire (cantine, garderie, sorties et activités), afin de favoriser son autonomie.

Quelques chiffres 

En 2021,

  • 400 000 enfants en situation de handicap étaient scolarisés en milieu ordinaire contre 321 500 en 2017, soit une hausse de 19% en 5 ans
  • 350 Ulis créés (au total 1300 Ulis ouvertes depuis 2017)
  • 125 000 AESH agents de l’Éducation Nationale
  • 3,3 milliards d’euros : le budget de l’école inclusive, soit une augmentation de plus de 60 % depuis 2017.
  • Plus de 60% des AESH travaillent toujours à mi-temps (source syndicale) avec une rémunération moyenne 900€ brut (740€ net) pour 24h par semaine.

Le métier d’AESH

La création du statut d’accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH), par décret publié au Journal Officiel le 29 juin 2014, a eu pour but de sécuriser et valoriser le rôle des accompagnants.

L’accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) s’occupe de l’accompagnement, de la socialisation et de la sécurité de jeunes, handicapés ou présentant un trouble de santé invalidant. Il accompagne un ou plusieurs élèves en situation de handicap, pour permettre à chacun d’acquérir ou de renforcer son autonomie dans les apprentissages sur le temps scolaire, d’accéder à l’école et aux savoirs, de participer aux activités de la classe et de l’école (maternelle/élémentaire) ou de l’établissement (collège/lycée), en conformité avec son projet personnalisé de scolarisation (PPS).

Un AESH peut intervenir dans plusieurs types de structures :

  • Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (Ulis)
  • Structures d’accueil de la petite enfance
  • Lycées, collèges et établissements d’éducation spéciale ou d’alternance
  • Lieux d’activités culturelles, sportives, artistiques et de loisirs,
  • Lieux de stages
  • Dispositifs d’accueil collectifs pour la scolarisation des élèves en situation de handicap
  • Etablissements d’enseignement privés sous contrat

L’AESH est reconnu comme un membre à part entière des équipes éducatives et peut notamment participer aux réunions de suivi de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Lors de sa prise de fonction, il est accueilli par le directeur d’école ou le chef d’établissement. Un entretien avec la famille et l’enseignant est organisé avant le démarrage effectif de l’accompagnement de l’élève. L’AESH exerce sous l’autorité administrative des chefs d’établissement et sous l’autorité éducative et pédagogique de l’enseignant de la classe.

Un ou plusieurs AESH référents sont désignés dans chaque département par l’inspecteur d’académie. Ils sont chargés de fournir un appui aux AESH qui débutent dans leurs fonctions et peuvent leur apporter aide et soutien tout au long de leur carrière : partage de gestes professionnels, conseils personnalisés, diffusion d’outils, etc.

Les missions principales d’un AESH 

Les missions de l’AESH sont précisées dans le projet personnalisé de scolarisation (PPS) et dans le guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation (GEVA-Sco) de chaque élève en situation de handicap.

L’accompagnant a donc différents rôles et il peut être sollicité dans l’ensemble des situations scolaires et périscolaires comme les sorties, les voyages ou encore les stages. L’AESH aide notamment l’élève dans des activités de la vie quotidienne telles que : 

  • L’habillage et le déshabillage 
  • La toilette, les soins et les gestes d’hygiène  
  • L’installation ou la manipulation de matériel  
  • Les déplacements
  • L’accompagnement aux sorties de classe
  • La prise de repas, uniquement si cette mission est spécifiée sur la notification MDPH de l’enfant
  • Le respect, si besoin, du régime ou de la prise de médicaments.

Lorsqu’il le peut, l’AESH essaye de rendre l’élève plus autonome en lui apprenant à réaliser ces gestes par lui-même. Si l’enfant n’y arrive pas, l’accompagnant le fera à sa place. Il s’assure également de sa sécurité et de son confort.

L’AESH réalise également le suivi de la scolarisation et favorise l’accès aux activités d’apprentissages éducatives, sportives, artistiques, culturelles ou professionnelles. Il va, par exemple, soutenir l’élève dans la prise de notes, dans la compréhension et l’application des consignes, ou encore dans la communication avec son entourage. Il travaille en collaboration avec l’enseignant qui lui donne généralement accès aux cours avant la classe pour qu’il puisse préparer des supports pédagogiques adaptés.

Une autre des missions principales de l’AESH est la mise en place d’activités de la vie sociale et relationnelle. Il aide l’enfant ou l’adolescent à s’adapter à l’environnement scolaire et/ou périscolaire, en facilitant sa participation aux activités prévues par l’établissement, en anticipant les situations de crise ou d’isolement. Il aide l’enfant à créer des relations et à interagir avec les autres élèves et les enseignants. Il est également chargé de sensibiliser les autres élèves et les professeurs sur le handicap.

Les différents types d’AESH

On distingue différents types d’AESH, dont les fonctions peuvent varier : 

  • L’accompagnant d’élève en situation de handicap notifié à titre individuel (AESH-i) : Il s’agit d’une aide individuelle qui est destinée à un élève ayant besoin d’une attention soutenue. La CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) détermine donc le temps d’accompagnement par semaine et les activités principales durant lesquelles l’enfant ou l’adolescent doit être accompagné.
  • L’accompagnant d’élève en situation de handicap notifié à titre mutualisé (AESH-m) : l’AESH accompagne plusieurs élèves en situation de handicap simultanément ou à tour de rôle. Ces derniers ne requièrent pas une attention soutenue et continue.
  • L’accompagnant d’élève en situation de handicap à titre collectif (AESH-co) : Ce professionnel suit des élèves orientés en unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS). Sous la responsabilité pédagogique de l’enseignant coordonnateur de l’ULIS, l’AESH-co encadre et anime des activités éducatives au sein de l’établissement. 

S’orienter vers le métier d’AESH

Pour exercer le métier d’AESH, il existe 3 possibilités :

  • Avoir un baccalauréat ou un diplôme équivalent de niveau IV
  • Avoir travaillé pendant au moins 9 mois dans les domaines de l’accompagnement des personnes en situation de handicap (ex-AVS)
  • Obtenir le Diplôme d’État d’Accompagnement Éducatif et Social (DEAES*)

* Créé en 2016, le DEAES, est un diplôme de niveau V (CAP) qui peut être suivi sur 1 à 2 ans. Il permet de former toutes les personnes souhaitant accompagner les personnes en situation de handicap, dont les AESH. La formation est composée d’un tronc commun et de 3 spécialités. Le futur AESH devra choisir la 3ème spécialisation :

  • Accompagnement de la vie à domicile,
  • Accompagnement de la vie en structure collective
  • Accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire

Un AESH bénéficie d’une formation initiale obligatoire d’adaptation à l’emploi d’une durée de 60 heures (incluse dans le temps de service effectif).

Ensuite, tout au long de sa mission, l’AESH pourra bénéficier de diverses actions de formation continue, pour accompagner au mieux l’enfant, telles que :

  • Des formations d’initiatives locales organisées dans l’école ou l’établissement scolaire
  • Des formations avec les enseignants
  • Des formations nationales dédiées à la scolarisation des élèves en situation de handicap

Les qualités essentielles pour exercer le métier d’AESH

La patience, l’empathie et l’écoute sont des qualités indispensables pour créer un véritable lien de confiance avec l’enfant et l’accompagner au mieux.

L’accompagnant doit également avoir des notions de pédagogie et utiliser des méthodes qui ont prouvé leur efficacité pour aider l’enfant à se développer. Il doit savoir tenir compte des besoins et des étapes de développement de l’enfant. Il faut également avoir un bon relationnel, apprécier le travail avec les jeunes et le travail en équipe. 

Il doit être psychologiquement et émotionnellement stable pour faire face à certaines situations difficiles et éprouvantes.

Le recrutement d’un AESH

Contrairement à l’Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) qui était autrefois recruté par l’intermédiaire de Pôle emploi, un AESH est recruté par le rectorat, qui délègue bien souvent cette mission à l’Inspecteur d’académie (DASEN). Ainsi, pour postuler à une mission d’AESH, il est nécessaire de :

  • Enregistrer sa candidature auprès du DASEN (Inspecteur d’Académie) : celui-ci se charge de dispatcher les candidatures auprès des Chefs d’établissement.
  • Passer un entretien d’embauche avec le Chef d’établissement. Pour cela, 2 possibilités :
    • Soit l’AESH postule directement auprès du Chef d’établissement, sachant que pour cela il est indispensable d’être déjà enregistré auprès du DASEN. 
    • Soit l’AESH est convoqué par le Chef d’établissement car sa candidature a été retenue après la répartition effectuée par le DASEN.

Une fois la candidature de l’AESH retenue, il sera embauché :

  • Par l’État représenté par le recteur d’académie ou le DASEN agissant par délégation du recteur d’académie (ministère de l’Education nationale)

OU

  • Par un établissement public d’enseignement local (EPEL)

Enfin, en ce qui concerne le contrat de travail et le statut, un AESH n’a pas le statut de fonctionnaire. Il bénéficie d’un contrat de droit public passé avec l’Education nationale et est recruté en CDD pour une durée de 3 ans renouvelable une fois. Ce contrat peut ensuite évoluer vers un CDI.

Les Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL)

Depuis 2005, le nombre d’élèves en situation de handicap, scolarisés en établissements ordinaires, ne cesse d’augmenter, et par conséquent les besoins en accompagnants augmentent également. Afin de répondre aux besoins des élèves, des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) ont été mis en place dans chaque département.

Chaque PIAL s’occupe d’un regroupement d’écoles. Les PIAL sont pilotés par l’inspecteur d’académie au niveau du département, puis par l’IEN (inspecteur de l’Éducation nationale) dans le 1er degré (petite section de maternelle au CM2) et par le chef d’établissement dans le 2d degré (6e jusqu’à la terminale).

Après son recrutement, l’AESH est d’abord affecté dans l’un des PIAL de son département. Le responsable du PIAL détermine les emplois du temps de l’AESH et le temps qu’il va consacrer à chaque élève dont il aura la charge, en lien avec l’enseignant référent et les équipes pédagogiques. Ses élèves peuvent se trouver dans plusieurs établissements différents. Avant cette réorganisation en 2019, un AESH ne pouvait être rattaché qu’à un seul établissement. Désormais, dans certains cas, un AESH peut suivre un élève en situation de handicap tout au long de son parcours, par exemple lors du passage du CM2 à la 6e (PIAL interdegré).

Les démarches à effectuer pour obtenir une aide humaine

Afin d’obtenir une aide humaine dans l’accompagnement de son enfant en situation de handicap, il est nécessaire de réaliser une demande auprès d’une Maison départementale des personnes handicapées (MDPH)pour bénéficier d’un accompagnement par un AESH. 

Une fois le dossier envoyé, une équipe pluridisciplinaire d’évaluation examine la demande. Si elle détecte des besoins, elle prépare un Plan personnalisé de compensation du handicap (PPC) pour l’enfant concerné. Ce document est ensuite envoyé à la famille avant d’être présenté à la CDAPH qui délivre sa décision finale. 

Sources

www.cidj.com

www.parents.fr

www.onisep.fr

www.trouver-un-metier.fr

Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse