
EDITO
La Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme est une journée internationale organisée chaque année, et qui a eu lieu pour la première fois le 2 avril 2008. A cette occasion, tout le monde en bleu ! Mais au fait… pourquoi en bleu ? Il y a plusieurs explications : à l’origine, c’est l’association américaine Autism speaks qui a lancé l’opération « Light it up blue » ( en français « Eclairez en bleu »).
Du bleu parce que :
- le bleu est depuis la nuit des temps associée aux garçons et que les troubles du spectre autistique sont presque 5 fois plus fréquents chez les garçons (1 sur 54) que chez les filles (1 sur 252)
- le bleu symbolise le rêve et la vie
- le bleu est une couleur douce et apaisante, qui permet de calmer les angoisses des personnes autistes
Au sommaire de ce dossier spécial autisme :
- l’autisme, qu’est-ce que c’est ?
- comment savoir ?
- peut-on soigner l’autisme ?
- idées reçues
- aller plus loin : une vidéo du CRAIF
- l’autisme vu par des autistes
Bonne lecture,
La Présidente,
Sophie de Sainte Maresville

L’AUSTISME, QU’EST-CE QUE C’EST ?
L’autisme, qu’est-ce que c’est en vérité ?
Aujourd’hui, l’autisme est appelé trouble du spectre de l’autisme (TSA), ce qui représente mieux la diversité des formes que peut prendre l’autisme. Le TSA est un trouble neuro-développemental qui affecte le développement de l’enfant dans :
la communication (langage, compréhension, contact visuel…), les interactions sociales (perception et compréhension des émotions, relations sociales, jeux…), le comportement (gestes stéréotypés, intérêts et activités spécifiques et restreints, mise en place de routines, etc.).
L’autisme est une réalité très présente dans la mesure où ce handicap touche 1 personne sur 150 dans le monde ; la France compte environ 430 000 personnes atteintes d’autisme à des degrés divers (dont 25% d’enfants) et malgré les différents « plans autisme » mis en place par les gouvernements successifs, force est de reconnaître que l’inclusion scolaire de ces enfants est complexe, voire inexistante.

COMMENT SAVOIR ?
Les symptômes sont multiples et leur intensité est variable. Ainsi chaque personne exprimera un autisme plus ou moins sévère en fonction de la gravité des troubles, mais aussi de la qualité de son environnement et des mesures éducatives mises en place. Aujourd’hui, une approche plus évolutive permet de personnaliser l’accompagnement des enfants autistes selon les symptômes et leur sévérité.
Les troubles du spectre autistique (TSA) ont un tronc commun : en effet, ils se caractérisent par une altération des interactions sociales, des troubles de la communication, ainsi que des anomalies du comportement.
Altération des interactions sociales : les personnes autistes ont tendance à être solitaires, à ne pas comprendre les intentions des autres ou à avoir des activités répétitives et restreintes. Ils n’ont pas non plus les mêmes centres d’intérêt que les autres et peuvent être fascinés par la contemplation d’objets, l’apprentissage de dates ou d’horaires de train, par exemple. Ils ont des difficultés à construire des relations avec les autres. Les enfants autistes ont ainsi du mal à interagir et à jouer avec leurs camarades. Ils ne comprennent et ne réagissent pas, ou peu, aux sollicitations et aux émotions des personnes qui les entourent. Cette situation crée donc souvent un isolement et engendre des difficultés de socialisation.
Troubles de la communication : ils concernent le langage mais aussi la communication non verbale. Les enfants atteints d’autisme ont tendance à ne pas sourire, à ne pas montrer du doigt les objets.
Anomalies du comportement : les personnes atteintes d’autisme sont également très sensibles au changement : les imprévus génèrent énormément d’angoisse chez elles. Elles présentent aussi des troubles sensoriels (hypo ou hypersensibilité à la lumière, au bruit ou au toucher). Ces troubles peuvent provoquer un comportement inadapté dans certaines situations.

PEUT-ON SOIGNER L’AUTISME ?
L’autisme n’est pas une maladie, et donc ne se guérit pas. Cependant les troubles peuvent être atténués. Les progrès scientifiques nous en apprennent chaque jour un peu plus sur les comportements à adopter pour améliorer la compréhension et l’interaction avec une personne autiste.
Par ailleurs, il n’existe aucun traitement médicamenteux pour l’autisme. Le handicap est donc présent toute la vie, y compris à l’âge adulte. Mais il existe des approches éducatives, comportementales et développementales qui agissent sur les symptômes.
La première étape est d’engager une démarche diagnostique auprès d’une équipe spécialisée. Cette démarche peut être longue, mais les interventions peuvent démarrer dès le repérage, et pourront s’affiner avec les données du diagnostic.
La méthode TEACCH figure parmi les quelques thérapies recommandées par la Haute Autorité de Santé pour accompagner les personnes avec autisme. Quels sont les fondements de cette méthode cognitivo-comportementale ? Quelles différences avec la méthode ABA ? A quels résultats peut-on s’attendre ? La thérapeute certifiée Marguy Majeres vous répond ICI.

IDÉES REÇUES …
Quelques idées reçues sur l’autisme, prises sur des sites spécialisés :
L’autisme est associé à un retard mental
PAS FORCÉMENT
Des personnes peuvent avoir un trouble du spectre autistique sans déficience intellectuelle. Certaines ont même un très bon niveau intellectuel : on parle alors d’autisme de haut niveau.
On ne connaît pas la cause de l’autisme
VRAI
À l’heure actuelle, on ne connaît pas la cause exacte de l’autisme. Certaines études ont montré un lien entre autisme et génétique. Mais ce n’est pas la seule explication. Le développement neurologique ainsi que les facteurs environnementaux pourraient également avoir une incidence. Le champ des recherches est encore très vaste sur ce point. Une chose est sûre cependant : l’autisme n’est pas lié à la relation parent-enfant, ni au mode d’éducation.
Les personnes autistes perçoivent le monde différemment
VRAI
C’est d’ailleurs ce qui explique qu’une personne autiste peut sembler réagir étrangement, éprouver des difficultés dans ses relations sociales et dans sa communication. Son cerveau traite les informations et les perceptions de manière différente des autres personnes.
On ne peut pas communiquer avec une personne autiste
FAUX
Si les personnes autistes éprouvent des difficultés dans leur communication verbale et non verbale, cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas communiquer. Dès la petite enfance, elles développent une manière, bien à elles, de communiquer. Tout l’enjeu des prises en charge est de faire un pont avec leurs modes de communication : par exemple en utilisant une communication visuelle, en évitant les phrases à double sens ou imagées, en simplifiant son message…

ALLER PLUS LOINS…
Vous souhaitez en savoir plus ? N’hésitez pas à visionner cette interview du Docteur Contejean, Pédiatre et Pédopsychiatre, médecin au CRAIF (Centre de Ressources Autisme Ile de France) : ICI .

L’AUTISME VU PAR LES AUTISTES
A la fois drôles, émouvantes, des personnes atteintes d’autisme vous racontent leur autisme : ICI .
Josef Schovanec, autiste Asperger, nous explique ce que les enseignants, les enfants et les parents doivent savoir pour aider l’enfant autiste à survivre à l’école : ICI.
Il est important d’adapter la place en classe ainsi que les jeux en fonction du mode de perception atypique des enfants autistes – notamment au niveau de la voix, de leur motricité et de leurs compétences sociales. Joseph Shovanec est docteur en philosophie, diplômé de Sciences Politiques, écrivain. Il enseigne l’histoire des religions.